L’évolution continue des prêts directs
Comme la demande de capitaux privés augmente et que les rendements restent historiquement attrayants, le prêt direct reste une classe d’actifs en plein essor.
18 avr. 2024
Ce n’est plus un secret pour personne que les investisseurs institutionnels allouent une part croissante de leur portefeuille aux marchés privés. Entre 2001 et 2022, les pensions des États et des collectivités locales des États-Unis ont à elles seules plus que triplé leur allocation aux marchés privés et autres actifs alternatifs, pour atteindre 27,3 %.1 La demande d’actifs privés continue d’augmenter et les investisseurs prévoient généralement une croissance supplémentaire à l’avenir.2 Cette tendance peut être attribuée en grande partie au succès des grandes dotations universitaires, dont les allocations importantes aux marchés privés ont ouvert la voie à la croissance. Les responsables de l’allocation d’actifs qui cherchent à reproduire le modèle des fonds de dotation doivent toutefois prendre en compte les implications plus larges et involontaires de cette approche, à savoir l’augmentation des risques de liquidité dans le portefeuille. Cela souligne le rôle que jouent les alternatives liquides dans un portefeuille diversifié.
L’essor du modèle de dotation, qui s’accompagne d’une part croissante d’actifs illiquides dans les portefeuilles, oblige les investisseurs à mettre davantage l’accent sur la gestion des risques ex ante. Il faut bien comprendre que cela s’est produit pour de bonnes raisons. Les investisseurs ont de plus en plus recherché un plus grand choix et, en cherchant à construire des portefeuilles avec un mélange diversifié de classes d’actifs et de stratégies d’investissement, se sont tournés vers les marchés privés. Ces actifs sont une composante importante d’un portefeuille diversifié et sont devenus particulièrement attractifs en période de taux d’intérêt très bas.
Mais cette évolution vers des marchés illiquides s’accompagne d’un potentiel de développement de risques de concentration cachés au sein d’un portefeuille. Les investisseurs devraient donc envisager le risque dans une perspective plus large. Plutôt que de se concentrer uniquement sur la volatilité, les investisseurs doivent envisager le risque sous plusieurs angles, y compris leur exposition aux problèmes de liquidité et de rééquilibrage qui peuvent survenir dans un environnement mondial incertain. Comme les investisseurs l’ont observé en 2022, une baisse simultanée des prix des actions et des actifs à revenu fixe a laissé certains portefeuilles avec un engagement excessif dans des actifs illiquides. La nécessité de puiser dans les investissements liquides pour financer les distributions ou d’autres obligations a accentué le déséquilibre entre les allocations liquides et illiquides, ce qui a créé des défis supplémentaires pour les CIO.
Les investisseurs institutionnels doivent également noter que toutes les alternatives ne sont pas égales en ce qui concerne leur profil de liquidité. Sur les marchés privés, certains actifs peuvent avoir un horizon d’investissement de trois à cinq ans. Pour d’autres, comme les terres agricoles et les terres forestières, ce délai peut être largement dépassé.
Source : Bloomberg et PGIM Wadhwani. Le graphique affiche les récessions entre 1972 et 2020. Fourni à titre d’illustration uniquement. Données au mois de mars 2024.
La construction d’un portefeuille véritablement diversifié en termes de classes d’actifs, de stratégies et de profil de liquidité nécessite de prendre en considération les alternatives liquides tels que les stratégies macro systématiques et les opérations à terme gérées. Les alternatives liquides pourraient offrir des rendements diversifiés substantiels dans un monde où les classes d’actifs traditionnelles sont soumises à des tensions. Cela pourrait également être le cas dans un monde où peu de classes d’actifs produisent les rendements escomptés, ce qui inciterait les investisseurs à rechercher une diversification par le biais de sources de rendement susceptibles d’amortir le choc en réduisant le risque de baisse et la volatilité globale d’un portefeuille. Pour y parvenir, les stratégies d’investissement doivent être agiles et disciplinées, deux choses qui ont contribué à une réapparition de la demande d’investissement quantitatif et axé sur les processus. Face à des perspectives mondiales incertaines, un nombre croissant d’investisseurs considèrent les techniques quantitatives comme un moyen de générer des rendements dans un monde volatil et en constante évolution.
Du fait de leurs caractéristiques de diversification, les fonds alternatifs liquides ont généralement profité aux investisseurs dans les périodes où les résultats économiques étaient incertains. Les stratégies qui suivent les tendances et les stratégies macro ont historiquement obtenu de bons résultats dans un contexte de récessions ou d’inflation élevée, par rapport au portefeuille 60/40. Par exemple, en 2022, un portefeuille 60/40 a baissé de plus de 15 %, tandis qu’un portefeuille de type « suivi de tendance » a augmenté de plus de 15 %.3 Les fonds alternatifs liquides sont également adaptables. Lorsque la conjoncture économique est plus favorable, les stratégies macroéconomiques sont toujours susceptibles de générer des rendements positifs, ce qui en fait un investissement judicieux quelles que soient les conditions du marché.
Plutôt que de soutenir les styles d’investissement, les classes d’actifs et les véhicules d’investissement qui ont bien fonctionné au cours de la dernière décennie, les investisseurs doivent être conscients que la diversification se présente sous de nombreuses formes différentes. Si le modèle des fonds de dotation les a bien servis, les portefeuilles comportant une part croissante d’actifs illiquides risquent d’être plus vulnérables dans une situation où le stress financier augmente et où la liquidité rapporte à nouveau une prime. C’est pourquoi nous pensons qu’il est essentiel d’adopter une approche plus holistique de l’allocation d’actifs en recherchant une plus grande diversification et en découvrant des opportunités cachées qui peuvent s’avérer fructueuses dans un monde en mutation.
Alors que les conditions du marché évoluent, où les investisseurs agiles peuvent-ils débloquer des opportunités à travers le spectre des alternatives?
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Un spécialiste macro quantitative multi-actifs basé à Londres, soutenu par l’un des plus grands gestionnaires d’actifs au monde.
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